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Accueil > Licenciement pour inaptitude > Maladie professionnelle et reclassement, comment ça marche ?
Une maladie professionnelle peut engendrer le reclassement pour inaptitude au travail d’un salarié. Le droit du travail impose à l’employeur la recherche d’un emploi adapté à son état de santé. En cas d’impossibilité de reclassement du salarié, l’entreprise lance une procédure de licenciement pour inaptitude professionnelle. Quand l’obligation de reclassement s’impose-t-elle à l’employeur ? Quelles sont les modalités de rupture du contrat de travail en cas de licenciement pour inaptitude professionnelle ? Découvrez comment se déroule le reclassement d’un salarié inapte suite à une maladie professionnelle.
L’INRS recense 46 184 nouveaux salariés victimes de maladies professionnelles, en 2019. Qu’est-ce qu’une affection d’origine professionnelle ? Quelles sont les causes des maladies professionnelles ?
Une maladie professionnelle est une affection directement liée à votre travail. L’avis du médecin du travail établit la relation entre vos activités professionnelles et votre état de santé. Selon l’Article R461-3 du Code de la sécurité sociale, les maladies professionnelles sont répertoriées dans des tableaux. Une pathologie reconnue d’origine professionnelle ne figure cependant pas obligatoirement dans la liste des affections professionnelles.
Toutes les activités professionnelles comportent des risques professionnels (RP) affectant l’état de santé des salariés. Les facteurs de risques de maladies professionnelles (MP) et d’accident du travail (AT) sont :
Les maladies professionnelles peuvent diminuer les capacités physiques ou mentales des salariés à exercer leur emploi. Le salarié victime d’une affection d’origine professionnelle est alors reconnu inapte au travail. Qui reconnaît l’inaptitude professionnelle ? Quelles sont les conséquences pour le salarié inapte au travail pour cause de maladie professionnelle ? Que prévoit la loi pour l’employeur et l’entreprise en cas d’inaptitude professionnelle d’un salarié ?
Seul un médecin du travail peut déclarer un travailleur inapte à exercer son emploi. La reconnaissance de l’inaptitude médicale d’un salarié s’effectue selon une procédure indiquée dans l’Article R4624-42 du Code du travail. Le médecin du travail peut déclarer le travailleur inapte après la réalisation :
Le médecin du travail peut réaliser un second examen médical si nécessaire. Le délai maximal d’exécution est de 15 jours après le premier examen médical.
Le médecin du travail peut solliciter le conseil du médecin inspecteur du travail avant d’émettre son avis médical d’inaptitude. Il déclare le salarié inapte à son poste de travail sous deux conditions :
Le médecin du travail recommande alors à l’employeur le reclassement professionnel du salarié. L’avis d’inaptitude précise les conditions nécessaires au reclassement du salarié. À savoir, les tâches et situations de travail adaptées à ses capacités physiques ou mentales. Il remet également au travailleur un formulaire de demande d’indemnité temporaire d’inaptitude (ITI).
L’avis d’inaptitude médicale motive la décision du professionnel de santé selon l’Arrêté du 16 octobre 2017. Le médecin du travail en remet un exemplaire au salarié et un autre à son employeur. L’entreprise doit le présenter en cas d’inspection du travail. L’un comme l’autre peuvent contester la décision du médecin du travail auprès du conseil de prud’hommes. La contestation doit intervenir dans un délai de 15 jours après notification de l’avis d’inaptitude.
La reconnaissance d’inaptitude au travail entraîne la suspension du contrat de travail. L’obligation de reclassement s’applique lorsque le salarié inapte est victime d’une affection ou d’un accident pro. L’employeur doit lui faire une proposition de poste de travail adapté à son état de santé. Quid du salaire pendant la recherche d’emploi ? Qu’est-ce qu’une proposition d’emploi acceptable ? Découvrez en quoi consiste l’obligation de reclassement pour l’employeur et pour le salarié.
L’Article L1226-10 du Code du travail impose à l’employeur l’obligation de reclasser le salarié inapte. Le reclassement professionnel doit s’effectuer dans un emploi disponible au sein de l’entreprise ou du groupe. Le poste doit correspondre aux compétences du salarié et satisfaire aux prescriptions du médecin du travail. L’employeur n’a aucun délai maximal pour satisfaire à son obligation de reclassement. Pendant la recherche d’emploi, l’employeur peut suspendre le versement du salaire pendant un mois. Les versements reprennent si, un mois après l’examen médical, l’entreprise n’a pas reclassé ou licencié le salarié.
L’employeur n’a cependant aucune obligation de reclassement d’un salarié inapte dans deux cas :
L’employeur a alors le droit d’entamer une procédure de licenciement pour inaptitude au travail. Il en informe le Comité social et économique (CSE) et le notifie au salarié. La procédure de licenciement pour inaptitude au travail doit respecter les conditions du licenciement pour motif personnel.
L’employeur doit effectuer la recherche d’emploi en toute bonne foi. Le poste proposé doit tenir compte des indications de l’avis d’inaptitude. L’employeur procède à des aménagements du poste de travail ou du temps de travail si nécessaire. La proposition d’emploi est soumise au préalable à l’avis du CSE. L’employeur satisfait son obligation de reclassement lorsqu’il propose un emploi adapté. Le salarié a le droit d’opposer son refus à l’offre de l’employeur.
Le salarié a droit à l’indemnité temporaire d’inaptitude (ITI) pendant un mois maximum. Le versement démarre le lendemain de la date de l’avis d’inaptitude au travail.
Deux conditions s’appliquent pour bénéficier de l’ITI :
Lorsque le salarié a plusieurs employeurs, l’ITI est cumulable avec ses autres salaires. Les allocations de chômage et indemnités journalières liées à ces autres activités sont également cumulables.
Le montant de l’indemnité temporaire d’inaptitude correspond à celui versé pendant l’arrêt de travail. Il ne donne lieu à aucune majoration ou revalorisation pendant son versement. Lorsque le salarié a plusieurs employeurs, l’indemnité temporaire d’inaptitude se calcule au prorata de l’emploi entraînant l’inaptitude. Le salarié perçoit une rente en raison de la maladie professionnelle causant l’inaptitude ? Le montant journalier de la rente est soustrait du montant de l’ITI.
En cas d’impossibilité de reclassement du salarié, l’employeur engage une procédure de licenciement pour inaptitude professionnelle. Dans quels cas l’impossibilité de reclassement est-elle invoquée ? Licenciement pour inaptitude professionnelle, que dit la loi ? Quelles sont les conditions de rupture du contrat de travail ?
Il existe deux cas qui justifient l’impossibilité de reclassement d’un salarié inapte au travail :
Selon l’Article L1226-12 du Code du travail, l’employeur peut de plein droit licencier le salarié sans préavis. L’employeur doit cependant motiver au salarié les raisons de l’impossibilité de son reclassement.
Le licenciement pour inaptitude suit la procédure du licenciement pour motif personnel selon 5 étapes :
Le salarié licencié pour inaptitude au travail résultant d’une maladie professionnelle a droit à :
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